Et tout ça à Sarlat, au coeur du Périgord Noir ! Probablement un glitch dans la Matrice… mais on a tous pris la pilule rouge alors autant en profiter !
Noahtia, c’est une safeplace queer ET geek, un QG hybride entre bar, restau, scène, refuge émotionnel et sanctuaire pour les gens qui savent que Sailor Jupiter et Xena méritaient plus de reconnaissance.
On est infusé de culture pop et asiatique, du karaoké coréen au ramen japonais, du manga bien senti à la playlist qui te met en mode shōjo cœur sur pattes.
(Et oui, ici, tu peux faire un débat Naruto vs. Utena devant un bon mocktail, mais toujours avec respect.)
Noahtia, c’est plus qu’un bar-bistrot.
C’est une idée un peu folle, un peu magique, née du besoin vital de créer un lieu où on peut enfin souffler, dans tous les sens du terme.
Un endroit où les corps ne sont pas regardés de travers, où les identités ne sont pas réduites à une case, où l’on peut manger, rire, créer, pleurer, draguer ou juste exister – sans se justifier.
Ici, c’est le queer rural chic, version 2025.
Avec des murs remplis de chaleur, pas de jugements.
Un décor pensé avec amour, un peu d’upcycling, quelques projecteurs RGB bien placés, des clins d’œil à la pop culture, et surtout, une énergie radicalement safe.
On a posé nos fesses et nos convictions dans un ancien commerce à Sarlat, pour en faire une base arrière pour celles et ceux qui ont trop longtemps dû se planquer pour être eux-mêmes.
En Dordogne, comme ailleurs, les personnes LGBTQIA+, racisées, neuroA, gros·ses, handi, ou juste « hors-norme », ont souvent appris à faire profil bas.
À « adapter » leur façon de parler, de s’habiller, de bouger. À ne pas “trop en faire”. À s’excuser d’exister. Et si on arrêtait ? Et si on créait un espace où l’on peut être trop, où l’on peut être pleinement, où l’on peut même ne pas savoir qui on est… et être quand même accueilli·e à bras ouverts ?
Noahtia, c’est aussi une maison pour celles et ceux qui vibrent devant un opening d’anime, qui ont grandi avec les jeux de rôle, les pixels rétro, les fanfictions ou les conventions cosplay.
On parle ici le dialecte des nerds, des otakus, des gameur·euses, des collectionneur·euses de cartes et des passionné·es d’univers parallèles.
On organise des soirées jeux, des quizz geek, des ateliers créatifs et des projections surprises. Oui, on a des figurines. Oui, on a des ramen. Non, tu n’as pas à choisir entre être queer et être fan de Ghibli.
La Team
Noahtia, ce n’est pas une franchise parisienne en goguette rurale.
C’est un projet fait à la main, avec le cœur, les tripes, et beaucoup de listes de lectures Spotify écoutées en boucle.
À la tête de ce joyeux chaos organisé : Cédric Noah Auvrai, alias Lou Swanne en version drag. Créateur, initiateur, cuisinier d’idées, programmateur de soirées, arrangeur de chaises, et lapin capitaine de ce navire queer posé en plein Périgord Noir.
Fondateur / Baby drag en éclosion / Graphiste, geek & manager good vibes only.
“Je suis arrivé à un moment de ma vie où je ne voulais plus choisir entre être utile, être moi-même, et être safe. Alors j’ai créé un endroit où on n’a plus à choisir.”
Cédric, c’est l’humain derrière Noahtia.
Humain queer, multi-casquettes, qui croit dur comme fer qu’on peut changer le monde avec une bonne playlist, un accueil sincère et un brunch bien dosé.
Graphiste de métier, manager au cœur grand ouvert, passionné de culture pop et d’assiettes bien pensées (même s’il ne cuisine pas lui-même), il a mis tout ce qu’il est dans ce lieu : un espace queer, safe, joueur, sincère, loin des clichés, mais rempli de clins d’œil geek et d’amour partagé.
Et puis il y a Lou Swanne, sa drag intérieure, qui commence doucement à éclore — une baby drag en plein papillonnage, entre furieuse envie de scène et apprentissage des faux-cils récalcitrants.
Pas encore sous les projecteurs, mais déjà dans tous les rêves.
Lou est là, tapie sous la surface, prête à jaillir à grands coups de look androgyno-féerique et de paillettes bien senties.
Cédric, c’est aussi un manager attentionné, du genre à te demander si t’as bu de l’eau et pris une pause.
Un célibataire invétéré (avis aux intéressés 👀).
Et un rêveur stratège, qui croit que même au fin fond du Périgord Noir, on peut créer un lieu où la différence ne fait pas peur — elle fait famille.
Au bar, à la cantine, sur scène, en coulisses…
Tu croiseras des gens engagé·es, décalé·es, bienveillant·es, qui ont chacun·e leur histoire, leur esthétique, leur énergie.
Ici, on n’embauche pas des clones : on compose une team comme on compose une playlist – avec des contrastes, des harmonies et des surprises.
Certain·es sont queer, d’autres pas. Certain·es viennent du coin, d’autres de loin. Mais tou·te·s ont ce petit quelque chose :
le goût de faire de Noahtia un lieu vraiment vivant.
Noahtia a fermé ses portes.
C’est étrange de l’écrire, parce que ce lieu, je l’ai rêvé, porté, habité, et vous y avez mis votre énergie, vos rires, vos histoires et votre fierté.
Pendant ces mois d’aventure, vous avez prouvé qu’un bar queer pouvait exister ici, en pleine campagne, loin des grandes villes. Vous avez fait vibrer ces murs, vous les avez rendus plus grands que leur surface. Vous avez montré que même dans un coin perdu, on peut créer un espace safe, bienveillant, ouvert, où chacun·e peut respirer, se poser, danser ou simplement être soi.
Un gigantesque merci à celleux qui sont venu·e·s boire un café, partager un jeu de société, applaudir un incroyable dragshow, débattre sur la déconstruction du masculin (et y’a encore du boulot ;) ) ou juste papoter. Merci à celleux qui n’ont jamais franchi la porte mais qui ont soutenu le projet, de loin, avec des mots, des likes, un partage, une pensée. Merci aux artistes, aux complices, aux ami·e·s qui ont donné de leur temps, de leur voix, de leurs bras, pour que Noahtia vive.
La fermeture, ce n’est pas qu’une fin. C’est aussi un moment pour regarder en arrière, analyser ce qui a marché, ce qui a moins marché, et assumer ma part de responsabilité dans cette aventure. J’ai appris énormément, et ces leçons me serviront pour la suite, sous une autre forme, ailleurs, autrement.
Oui, les portes se ferment, mais l’histoire ne s’arrête pas. Parce qu’au fond, Noahtia n’était pas seulement un bar : c’était une idée, une safe place, un lapin qui saute un peu partout et refuse de rentrer dans sa cage. Cette énergie là, elle continue.
Alors merci, vraiment. Merci pour la confiance, les sourires, les discussions improbables à 1h du mat’, les câlins, les « tu sais quoi, ici je me sens bien ». Merci d’avoir fait de Noahtia plus qu’un lieu : une légende partagée.
On éteint les lumières, mais je garde vos visages dans le cœur.
Et qui sait ? Peut-être qu’un jour, ailleurs, autrement, Noahtia renaîtra (spoiler alert : ça arrivera).
Continuez à suivre les réseaux : j’y partagerai bientôt des nouvelles, des projets, et peut-être les prochains chapitres de cette aventure :)